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 quels cimetières, dans nos villes, demain ? 

architecture & nature

Le cimetière est un monde peuplé d’histoires, de mémoire, d’écritures.

Le cimetière est un pays rempli de regards croisés, singuliers, que l’on reconnait.

Le cimetière est une « ville monstrueuse, prodigieusement habitée » (Maupassant, Les Tombales).

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Il est avant tout une poche de silence et de pause dans la ville ; un lieu de recueil, de réflexion, de méditation.

Il a ce pouvoir de nous plonger hors du temps, hors d’une réalité.

Il nous met à distance d’une vie quotidienne et nous permet sans doute de voir les choses comme elles le sont vraiment.

 

Pourtant le cimetière demeure austère. Il est depuis trop longtemps considéré comme un monde qu’il faut oublier et éloigner des vivants. Cerné de murs d’enceinte et souvent repoussé aux limites de la ville, il y devient une poche noire, n’appartenant plus qu’aux morts qui y habitent.

 

Comment réinvestir ces lieux ?

Comment les inclure de nouveaux dans nos villes ?

Comment profiter de l’expérience de vie qu’ils proposent pour notre quotidien urbain ?

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Avec les mêmes allées, les mêmes pierres tombales, les mêmes plaques, l’image renvoyée du cimetière contemporain est bien loin de celle des cimetières de Sète ou de Forcalquier, dans lesquels le paysage et le symbolisme font sens.

Figé dans le temps, nous n’avons jamais réinterrogé ni réinventé nos cimetières, alors qu’à côté, la ville grandit et se renouvelle chaque jour.

Notre rapport à l’urbanité et à ses temporalités, notre vision de la nature, du paysage et de l’environnement, nos modèles familiaux, notre rapport à la mort évoluent.

La ville parallèle des morts ne peut donc plus être traitée à part et rester en marge alors que nous questionnons sans cesse et faisons évoluer nos modèles de vie.

 

Sans parler de culte, de nouvelles organisations des cimetières ainsi que de nouveaux modes de rites funéraires doivent être étudiés et proposés ; l’inhumation et la crémation ne devant plus être les seules réponses.

 

La verticalité pourrait être une des solutions, avec la mise en œuvre de murs d’enfeus pour les tombes. Ces éléments, de la même manière que les columbariums, deviendraient structurants et apporteraient une réponse en termes d’image architecturale, de structuration paysagère et d’impact foncier.

 

L’inhumation en pleine terre en vue d’une décomposition du corps devrait également être proposée, de la même manière que les urnes funéraires biodégradables enterrées dans les jardins du souvenir ou au pied d’un arbre, afin de correspondre aux valeurs environnementales aujourd’hui en questionnement.

 

 

Plus généralement, le traitement paysager des cimetières et leur positionnement dans les agglomérations doivent être au centre des réflexions.

 

Les poches de nature, de paysage et donc de fraîcheur qu’ils permettraient en cœur de ville doit être une des approches politiques de demain.

 

Les cimetières pourraient investir des parcs ou être transformés pour en devenir, jouant ainsi un rôle dans la trame verte urbaine et faisant partie d’un maillage qui participeraient à l’enrichissement de la biodiversité en ville.

Dans les zones urbaines denses, où les possibilités de création de nouveaux espaces verts sont faibles voire inexistantes, les cimetières seraient alors cette opportunité de promenade, de pause, de détente et pourquoi pas de loisirs calmes.

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Le cimetière réinventé ne serait donc plus cette poche sombre mais bien un réel lieu de vie, de spontanéité, au service de l’urbanité.

Un lieu au visage changeant qui ferait naître une symbolique forte ; celle d’une mort apaisée et faisant, de manière enchantée, réellement partie de notre quotidien.

avec Cécile Ameil, architecte 

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